Leçon sur l’humilité
Donnée par Maureen Sweeney-Kyle – 11 décembre 1998
Personne n’est parfait en matière d’humilité, sauf Jésus et la Sainte Mère. Nous avons donc tous du travail à faire dans ce domaine. Notre Seigneur m’a donné une petite leçon sur humilité le 28 novembre de cette année [1998]. Jésus a dit :

« Si l’humilité est la racine de toutes les vertus, comprenez que le Saint Amour est la terre dans laquelle elle pousse. L’arbre qui porte toutes les vertus ne peut prospérer sans les racines ni la terre.
Chaque vertu est pratiquée par un mouvement du libre arbitre. Elle est insufflée dans l’âme par la pratique persévérante de la vertu.
Tout d’abord, l’âme doit choisir le Saint Amour, qui est la terre. À travers l’amour pour Dieu au-dessus de tout et du prochain comme soi-même, l’âme doit pratiquer l’humilité.
L’humilité consiste à s’abaisser soi-même, ce qui ouvre à la connaissance de soi, voire à l’accueillir favorablement. L’humilité considère alors la critique comme une grâce et estime les autres plus dignes de grâce, d’estime et de récompenses qu’elle-même.
L’humilité se réjouit du travail le plus humble et ne cherche jamais à être reconnue pour ses efforts. L’humilité cherche à être effacée. Ainsi, une personne qui prétend être humble est loin de l’être.
C’est ce que Jésus avait à nous dire le 28 novembre 1998.
Et j’aimerais maintenant passer à quelques passages de l’Écriture qui traitent de l’humilité. Dans Matthieu, chapitre 18, nous lisons : « 4Qui donc se fera petit comme ce petit enfant-là, celui-là est le plus grand dans le Royaume des Cieux » Et dans Matthieu, chapitre 23 : « 12Quiconque s’élèvera sera abaissé, et quiconque s’abaissera sera élevé. » Et dans Jacques, chapitre 4, [verset 6], « Il donne d’ailleurs une plus grande grâce suivant la parole de l’Écriture : Dieu résiste aux orgueilleux, mais il donne sa grâce aux humbles. »
L’une de mes autres sources dans ces conférences que je donne habituellement le samedi soir est un livre intitulé « Divine Intimacy ». Je pense qu’il est assez difficile de se le procurer actuellement, car beaucoup de gens l’ont commandé. Mais il contient un chapitre sur l’humilité et la confiance. L’humilité chrétienne n’abaisse pas, elle élève. Elle ne rabaisse pas, mais donne du courage. Car plus elle révèle à l’âme son néant et son indignité, plus elle la pousse vers Dieu avec confiance et abandon. Dieu n’introduit pas une âme dans une vie spirituelle plus élevée ni ne l’admet plus profondément dans l’intimité avec Lui-même, tant qu’elle n’est pas complètement dépouillée de toute confiance en elle-même. Lorsqu’une âme oublie pratiquement son néant et continue de compter sur sa propre force, sa propre connaissance, sa propre initiative ou sa propre vertu, aussi minimes soient-elles, Dieu la laisse à elle-même.
En parlant de sa conversion totale et définitive, sainte Thérèse d’Avila confesse que ce qui l’empêchait de surmonter les derniers obstacles était en réalité un reste de confiance qu’elle avait encore en elle-même. Il semble donc que nous devions nous en remettre entièrement à Dieu et avoir une confiance totale en sa provision.
Bon, nous ne sommes pas appelés à faire preuve d’humilité extérieurement. Ce serait de la fausse humilité. Mais Notre-Dame nous appelle à l’humilité du cœur. Jésus a dit [Matthieu, chapitre 11]: « 29mettez-vous à mon école, car je suis doux et humble de cœur. » Jésus nous parle directement de l’humilité du cœur, car toute vertu, toute réforme de vie, pour être sincère, doit venir du cœur d’où proviennent nos pensées et nos actions. Et Notre-Dame nous dit que ce qui est dans notre cœur dirige notre libre arbitre. Ainsi, si nous n’avons pas le Saint Amour et la Sainte Humilité dans notre cœur, nos pensées, nos paroles et nos actions ne seront pas en accord avec la Divine Volonté de Dieu. L’attitude extérieure et l’humilité de nos paroles sont inutiles si elles ne s’accompagnent pas d’une humilité du cœur. Souvent, elles ne sont que le masque d’un orgueil raffiné et donc d’autant plus dangereuses. Nettoyez d’abord l’intérieur, disait Jésus lorsqu’il parlait de l’hypocrisie des pharisiens, afin que l’extérieur devienne pur.
Pour être vraiment humbles, nous devons donc nous appliquer avant tout à l’humilité du cœur et continuer à approfondir la reconnaissance sincère de notre néant, de notre faiblesse. Reconnaissons nos fautes et nos défauts sans chercher à leur attribuer d’autre cause que notre propre misère. Reconnaissons le bien qui est en nous comme un pur don de Dieu et ne le revendiquons jamais comme nôtre, car tout est grâce. Tout bien vient de Dieu et Il ne fait que nous utiliser comme de petits instruments. Dieu ne refuse jamais à personne la grâce nécessaire. Il suffit de nous tourner vers Lui et de Lui demander avec confiance et persévérance l’humilité du cœur.
De plus, j’ai lu tout à l’heure, en feuilletant ce livre, que beaucoup de gens veulent être humbles et prient pour l’être mais, pour l’amour du ciel, aucun d’entre nous ne souhaite être humilié. Et c’est ainsi que Dieu nous conduit à l’humilité, à travers nos humiliations. Nous devrions donc considérer ces humiliations comme une grande grâce de Dieu. Dans ce livre « A year with the saints », chaque mois est consacré à une vertu différente. Février est consacré à l’humilité. Et saint Augustin nous dit : « L’humilité est le fondement de toutes les vertus. » Par conséquent, dans une âme où l’humilité n’existe pas, il ne peut y avoir de véritable vertu, mais seulement une apparence. De la même manière, c’est la disposition la plus appropriée pour tous les dons célestes. Enfin, l’humilité est si nécessaire à la perfection que, de tous les moyens d’y parvenir, le premier est l’humilité, le deuxième est l’humilité, le troisième est l’humilité. Et si la question était répétée cent fois, je donnerais toujours la même réponse.
Saint Thomas dit que l’humilité est la mère de nombreuses vertus. D’elle découlent l’obéissance, la crainte sacrée, le respect, la patience, la modestie, la douceur et la paix. Car celui qui est humble obéit facilement, craint d’offenser quiconque, maintient la paix avec tous, se montre affable envers tous, est soumis à tous, n’offense ni ne déplaît à personne, et ne ressent pas les insultes qui peuvent lui être infligées. Il vit heureux et satisfait, dans une grande paix. C’est là la marque de l’humilité. L’un des fruits de l’humilité est la paix.
Je connais un prêtre très humble à Boston, qui reste indifférent à tout ce qui se passe autour de lui. Il ne s’en préoccupe pas, il s’en remet simplement à Dieu. Il est sur le point de perdre l’endroit où il prie et travaille. Et il reste très humble à ce sujet. Il ne m’en a jamais parlé. C’est quelqu’un d’autre qui me l’a dit. Saint Bernard dit que l’humilité est nécessaire non seulement pour acquérir les vertus, mais aussi pour le salut. Car la Porte du Ciel, comme le Christ lui-même en témoigne, est si étroite qu’elle n’admet que les petits. Saint Vincent de Paul dit : « Nous devons toujours considérer les autres comme nos supérieurs et leur céder, même s’ils sont nos inférieurs, en leur offrant tout le respect et tous les services possibles. Oh, quelle belle chose ce serait, si Dieu daignait nous confirmer dans une telle pratique ! »
Et encore une fois, saint Bernard : « Quand on est très remarquable par sa vertu, vraiment grand devant Dieu, favorisé et estimé par Lui, on reste pourtant petit et vil à Ses yeux. Voici cette humilité, si agréable à Dieu et si rare parmi les hommes, que l’on trouvait le plus souvent chez la Sainte Vierge qui, en apprenant qu’elle avait été choisie pour être la Mère de Dieu, se reconnaissait comme servante et domestique. »
Celui-ci est saint Thomas d’Aquin. « Quand vous voyez quelqu’un qui désire l’estime et les honneurs et qui évite le mépris, et qui, lorsqu’il est contredit ou négligé, montre du ressentiment et le prend mal, vous pouvez être sûr qu’une telle personne, même si elle accomplissait des miracles, est très loin de la perfection. Car toute sa vertu est sans fondement. » Saint François de Sales « Supporter l’humiliation et le reproche est la pierre de touche de l’humilité, et en même temps de la vraie vertu. Car en cela, on se conforme à Jésus-Christ, qui est le véritable modèle de toutes les vertus solides. »
Et puis Jésus nous a dit dans cette leçon sur l’humilité que dans la première épître de Paul aux Corinthiens, au chapitre 13, versets 4 à 7 et 13, Paul décrit le Saint Amour. Mais Jésus dit que c’est aussi une description de la Sainte Humilité. Je vais donc lire cela très brièvement, si je peux. « 4La charité est longanime; la charité est serviable; elle n’est pas envieuse; la charité ne fanfaronne pas, ne se gonfle pas; 5elle ne fait rien d’inconvenant, ne cherche pas son intérêt, ne s’irrite pas, ne tient pas compte du mal; 6elle ne se réjouit pas de l’injustice, mais elle met sa joie dans la vérité. 7Elle excuse tout, croit tout, espère tout, supporte tout. 13Maintenant donc demeurent foi, espérance, charité, ces trois choses, mais la plus grande d’entre elles, c’est la charité. » Merci.
*Cliquer ici pour écouter la version originale audio (anglais) de la leçon sur l’humilité donnée par la visionnaire du Saint Amour, Maureen Sweeney-Kyle.